En France, les MOOC, c’est FUN

Connaissez-vous FUN, la première plateforme française dédiée aux MOOC ?

Lancée en octobre 2013 par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, FUN, autrement dit France Université Numérique, est la première plateforme française de MOOC. Si vous n’avez jamais entendu parler de MOOC, sachez que l’acronyme balourd signifie “Massive Open Online Courses”, soit, dans la langue de Molière, “Cours en ligne ouverts et massifs” (CLOM) ou “Cours en ligne ouverts à tous” (CLOT).

En matière de MOOC, la France est très en retard sur les Etats-Unis, où 80 % des établissements universitaires, parmi lesquels Stanford, Harvard et le MIT, proposent des cours en ligne depuis des années, contre seulement 3% dans l’hexagone. Mais grâce à FUN, le retard pourrait peu à peu se combler. Au 17 janvier dernier, selon les chiffres du Ministère, ils étaient déjà plus de cent mille Mouqueuses et Mouqueurs (ou Clomiques), à s’être inscrits sur FUN pour visionner des cours de haut niveau émanant de Sciences Po, Centrale ou encore Polytechnique. Et ce n’est qu’un début : l’adhésion des universités et grandes écoles allant croissant, les MOOC devraient se multiplier comme des petits pains avec le temps.

Concrètement, comment ça marche, une plateforme de MOOC ?

L’inscription, en quelque clics, donne accès à différents cours, chacun prenant la forme d’une série de podcasts agrémentés d’infos, de discussions sur le sujet, et d’une rubrique participative (wiki) : les étudiants sont censés pouvoir enrichir le contenu du cours, et se corriger les uns les autres. Première petite polémique et grincement de dents du côté des éditeurs de logiciels hexagonaux : la solution choisie pour FUN emprunte sa technologie à edX, une plateforme américaine, soutenue par… Google.  Il fallait aller vite, selon le ministère, et aucune structure française n’était encore assez avancée sur le sujet en termes de développement…

Quant à l’enseignement, il est effectivement ouvert à tous (même si certains cours font l’objet d’un numerus clausus), et, pour le moment, gratuit
Pour le moment, car si FUN a pu démarrer avec une enveloppe de 8 millions d’euros de fonds publics, la fabrication d’un MOOC, sa mise en ligne, sa gestion demandent des ressources et des compétences qui coûtent cher. On peut craindre alors que la gratuité des accès ne dure guère, et que des sociétés extérieures ne s’emparent du marché, comme c’est le cas aux Etats-Unis.

C’est alors que se fait jour la vraie question, celle de la finalité des MOOC. Vont-ils se cantonner à un rôle d’auxiliaire numérique des cours délivrés à l’université ou sont-ils destinés à les remplacer ? Que vont alors devenir nos enseignants ? Et que penser alors de la qualité de l’enseignement proposé s’il devient une marchandise, et qui plus est une marchandise virtuelle ?

Bref, face à l’engouement que ces nouvelles pratiques provoquent un peu partout dans les milieux de l’enseignement, des voix s’élèvent, qui en font le procès radical. Comme celle de Pascal Engel, philosophe, dont on peut lire les arguments ici, et qui compare les MOOC à des armes de destruction massive du savoir. Autrement dit les MOOC ne seraient pas si fun que ça. Le débat n’a pas fini de proliférer…

It Visions

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